Vous aussi, en cette saison, vous êtes ronchon et fatigué ? Pas de panique. Un Français sur cinq a le moral qui flanche dès l’automne, et parfois jusqu’à la fin de l’hiver. Pour 2 à 3 % d’entre nous, on parle même de « dépression saisonnière ». Si aucun mécanisme biologique n’explique ces troubles, les scientifiques affirment que cela est dû au manque de lumière.
Dans les années 80, les chercheurs du National Institutes of Health (NIH) aux États-Unis ont découvert que le corps est dépendant de la lumière du jour. Et notamment, que le manque de lumière en hiver engendre des troubles de l’humeur.
La raison ? Les hormones
La lumière du jour joue un rôle central dans la synchronisation des rythmes biologiques de l’organisme, notamment circadiens (alternance veille/sommeil), et sur les hormones. En effet, certaines cellules des rétines captent les stimuli lumineux grâce à leurs propriétés photoréceptrices, et les convertissent en message nerveux jusqu’au cerveau. La diminution de l’intensité lumineuse agit sur la glande pinéale située à la base du cerveau, et provoque une sécrétion de mélatonine, l’hormone de l’endormissement.
Une belle journée d’été reçoit environ 50 000 lux (unité de mesure du flux lumineux). En hiver, la moyenne quotidienne tombe à 10 000 lux. Comme le soleil se couche plus tôt en hiver, la sécrétion de mélatonine a lieu plus tôt, avec un pic de 1h à 5h du matin, stoppée par la stimulation rétinienne de la lumière au lever du soleil. Qu’est-ce que cela entraîne ? Le taux de mélatonine reste élevé durant la journée, ce qui perturbe le sommeil et entraîne une fatigue permanente.
Des populations plus sensibles que d’autres
Les baisses de moral saisonnières concernent beaucoup plus les habitants de l’hémisphère Nord. Les personnes les plus sensibles sont particulièrement celles qui ont un mode de vie, comme le fameux métro-boulot-dodo, qui les expose moins à la lumière du jour.
Mais certaines populations ne semblent pas affectées de la même manière que les Européens. Les habitants des régions arctiques sont soumis aux nuits polaires pendant plusieurs semaines et cela n’affecte pas leur moral. Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ce fait : au fil des siècles, leur corps se serait adapté au manque de lumière, et leur consommation de poissons gras (riches en omégas 3) permettrait un bon fonctionnement cérébral en dépit du manque de lumière.