Japon : l’eau contaminée de Fukushima sera déversée dans l’Océan Pacifique

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Le gouvernement nippon a annoncé ce mardi 13 avril qu’il allait rejeter à la mer plus d’un million de tonnes d’eau issue de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi. L’équivalent de plus de 400 piscines olympiques stockées dans un millier de citernes sur le site de la centrale de Fukushima. Cette eau vient des nappes souterraines, de la pluie et des injections nécessaires pour refroidir les cœurs nucléaires entrés en fusion après le tragique tsunami du 11 mars 2011 et elle risque de terminer dans l’Océan Pacifique.

Une situation urgente 

Cette annonce met fin à sept longues années de débats sur la manière de se débarrasser de ces eaux. Chaque jour en 2020, le site a généré près de 140 m3 d’eau contaminée. 

Les autorités japonaises ont étudié plusieurs solutions ces dernières années, sachant que  les capacités de stockage du site seraient bientôt à saturation. En 2020, des experts ont conseillé le rejet en mer, pratique déjà utilisée à l’étranger et au Japon sur des installations nucléaires en activité.

Une eau traitée

Le Premier ministre japonais Yoshihide Suga, a assuré que l’eau serait déversée « après s’être assuré qu’elle soit à un niveau [de substances radioactives] nettement en-dessous des normes de sécurité »

Cette opération devrait prendre plusieurs décennies et commencer d’ici 2 ans. L’eau destinée à être relâchée est filtrée à de nombreuses reprises pour être nettoyée de la majorité de ses substances radioactives (radionucléides). Seulement, une résiste aux techniques de traitements actuelles : le tritium.

Une option qui fait polémique 

Cette solution, préférée à d’autres scénarios, (pour des raisons de coût et de faisabilité technique), tels qu’une évaporation dans l’air ou un stockage durable, est très contestée par les agriculteurs et pêcheurs de Fukushima, qui craignent que cela ne détériore davantage l’image de leurs produits.

« Le gouvernement japonais a une fois de plus laissé tomber les gens de Fukushima », a réagi mardi Greenpeace, condamnant une « décision complètement injustifiée de contaminer délibérément l’océan Pacifique avec des résidus nucléaires ».

L’ONG réclame la poursuite du stockage de l’eau jusqu’à ce que la technologie permette de la décontaminer totalement.

La Chine a jugé mardi « d’extrêmement irresponsable » l’approche du Japon qui « va gravement nuire à la santé et à la sûreté publique dans le monde, ainsi qu’aux intérêts vitaux des pays voisins ».

La Corée du Sud a prononcé de « vifs regrets » après cette décision qui constitue « un risque pour l’environnement maritime ».

Alliés de Tokyo, les États-Unis ont quant à eux exprimé leur soutien à l’opération, soulignant que le Japon avait « pesé les options et les effets, été transparent dans sa décision et semblait adopter une approche en accord avec les normes de sûreté nucléaire internationalement reconnues ».

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