Si le père Noël est aujourd’hui le symbole incontournable de Noël, cela n’a pas toujours été le cas. Son apparence a évolué au cours des siècles en fonction des croyances pour s’imposer finalement en France dans les années 1950.
Les Européens ont toujours fêté le passage du solstice d’hiver, jour le plus court de l’année qui annonce le retour du printemps. Les habitations sont ornées de feuillages, on festoie et on s’offre des cadeaux. Ancrées depuis des siècles, ces célébrations païennes sont peu appréciées de l’Église catholique qui souhaite les voir disparaître. Au IIIe siècle, le pape Libère définit la date de naissance de Jésus au 25 décembre. Peu à peu, la fête du solstice d’hiver est remplacée par une fête religieuse. Bien avant l’apparition du célèbre Ho ho ho… qui réchauffe nos cœurs.
Quelques années plus tard, un autre personnage fait son apparition en Europe du Nord : Saint-Nicolas. Un évêque qui, selon les dires, réalise des miracles et prend soin des enfants en leur offrant des cadeaux.
La tradition veut que, le jour de sa mort, dans la nuit du 5 au 6 décembre, il descende du ciel sur un cheval banc (ou un âne), pour apporter friandises et cadeaux aux enfants sages en se faufilant par les cheminées.
Au XVIIe siècle, des immigrés Hollandais importèrent la tradition de celui qu’ils appellent Sinter Klaas (Saint-Nicolas) en Amérique du Nord. Rebaptisé Santa Claus, chez l’oncle Sam, des familles chrétiennes vont décider que la distribution de cadeaux aux enfants doit être associée à la naissance de Jésus. On le fêtera désormais le 25 décembre, jour de la naissance du Christ.
La naissance du père Noël moderne
Le tout premier conte de Noël est publié dans le quotidien The Sentinel aux États-Unis par Clement Clark Moore, « The Night Before Christmas » aussi appelé A Visit From St Nicholas. Le texte décrivait des lutins distribuant des cadeaux en passant par une cheminée, et le père Noël représenté dans un traîneau tiré par des rennes.
Mais c’est réellement le 3 janvier 1863 que le père Noël que l’on connaît aujourd’hui fut créé. Thomas Nast, un Américain originaire d’Allemagne, publie dans le Harper’s Weekly, un journal new-yorkais, un personnage rond, barbu et portant un costume couleur suie.
En 1885, Thomas Nast dévoile une carte du trajet du père Noël, du pôle Nord jusqu’aux États-Unis. Pourquoi le pôle Nord ? La région était encore inexplorée, donc mystérieuse, on savait juste qu’il y faisait grand froid. L’année d’après, l’écrivain George Webster confirme ce trajet dans ses histoires. Le mythe est en place.
Et Coca-Cola dans l’histoire ?
Contrairement à ce que beaucoup pensent, ce n’est pas Coca-Cola qui lui a fait porter du rouge. Au fil des années et des représentations, le père Noël fut vêtu de différentes couleurs : vert, jaune, bleu et rouge. Le précurseur des Power Rangers.
Cependant, la marque américaine a bel et bien contribué à la diffusion de son image dans le monde. C’est grâce à l’illustrateur Haddon Sundblom que le père Noël rouge a séduit le monde en 1931. Ce Suédois vivant en Amérique du Nord a l’idée de le reproduire d’une taille normale, tout en gardant les traits que lui avait donné Moore dans ses poèmes : de bonnes joues rondes, un gros ventre et un personnage jovial tiré par des rennes sur un traîneau.Le père Noël moderne mettra cependant du temps à s’imposer en France : pays catholique où Noël a longtemps été relié à la naissance de Jésus. Il est popularisé pendant la seconde guerre mondiale par les Américains. Et pleinement intégré dans les années 50 lorsque les magasins parisiens incitent les parents, via leurs vitrines, à acheter des cadeaux aux enfants pour le 25 décembre.