Réchauffement Climatique : Tout comprendre au dernier rapport alarmant pour l’environnement du GIEC

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Ce lundi 9 août, le rapport tant-attendu du GIEC sur l’état des lieux du réchauffement climatique dans le monde est sorti. Retour sur les éléments clés de ce constat édifiant, et ce qu’il faut en retenir pour demain. 

C’est officiel. Pour la première fois, un rapport écrit noir sur blanc que le réchauffement climatique dont nous sommes témoins est dû à l’activité humaine, “sans équivoque”. Le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernementaux sur l’Évolution du Climat, ou IPCC en anglais), le 6ème depuis 1988, dresse un état des lieux inquiétant sur la direction prise par les indicateurs de suivi du réchauffement climatique. 

En résumé, le seuil d’1,5°C d’augmentation moyenne de la température terrestre par rapport aux niveaux préindustriels sera atteint dans le courant de la décennie 2030 dans tous les scénarios possibles. La montée du niveau de la mer est désormais irréversible et continuera aussi dans tous les scénarios. Les événements climatiques actuels sont sans précédent et vont s’aggraver, tout comme les niveaux chimiques atmosphériques observés. 

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@intoactionus/Instagram.

Même en prenant des mesures aujourd’hui, le climat terrestre sera impacté pour le millénaire à venir. Si le point de non-retour semble clairement atteint, le rapport indique qu’il est encore possible de limiter la casse, mais les changements nécessaires doivent être rapides. Avant de penser aux solutions, petit rappel d’une alarme à ne surtout pas ignorer pour se recoucher. 

Qui a laissé le thermostat allumé ? 

Le 12 décembre 2015, les Accords de Paris rassemblaient 195 pays (puis 197 en 2017) autour d’un but écologique commun : contenir le réchauffement climatique à l’horizon 2100 à moins de 2 °C, vers une cible de 1,5 °C maximum. À peine 6 ans plus tard, cet objectif semble déjà inatteignable. 

En effet, l’une des découvertes les plus marquantes de ce 6ème rapport du GIEC montre que dans tous les scénarios de projection du groupement d’experts, le seuil de réchauffement climatique mondial de 1,5 °C est dépassé entre 2030 et 2050. Oui, même le scénario le plus optimiste, qui suit une chute abrupte et immédiate de nos émissions de CO2 globales. 

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Températures et émissions de gaz dans l’atmosphère depuis 2000 ans – Rapport du GIEC.

Actuellement, la température moyenne mondiale a augmenté de 1,1 °C par rapport aux niveaux préindustriels (1850-1900), après 2000 ans de stabilité. Jusqu’à la fin du siècle, l’augmentation globale moyenne dépend de nos actions. 

À l’horizon 2100, des mesures radicales prises cette décennie pourront nous faire gagner quelques dixièmes sur la température prochaine de 2030, pour la stabiliser entre 1 et 1,8 °C. En revanche, le scénario où nous maintenons simplement nos émissions au niveau actuel verra la Terre entre 2,1 et 3,5 °C plus chaude qu’en 1900, une véritable catastrophe. Si nous continuons notre croissance d’émissions, nous pourrions atteindre des moyennes de 3,3 à 5,7 °C plus chaudes en 2100.

Des événements sans précédent 

La concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère a atteint des niveaux jamais observés depuis des millions d’années. En effet, en 2019, le niveau de CO2 mesuré dans l’air était le plus haut depuis au moins 2 millions d’années. Les quantités de méthane et de protoxyde d’azote, deux autres gaz nocifs, sont elles plus hautes aujourd’hui qu’il y a plus de 800 000 ans.

Si le seuil de 2,5 °C d’augmentation de température globale est dépassé, cela sera la première fois que la Terre atteint une telle moyenne globale depuis 3 millions d’années, lors d’une période interglaciaire où le climat se réchauffe naturellement. Cependant, le réchauffement climatique actuel n’a rien de naturel : 

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Les changements de température observés sur les 2000 dernières années – Rapport du GIEC.

La montée du niveau de la mer, d’environ 20 centimètres entre 1900 et 2018, est aussi unique. Aucun siècle n’avait vu une telle augmentation depuis au moins 3000 ans et son rythme accélère encore. Peu importe les scénarios, le niveau de la mer continuera à augmenter sur les prochains siècles, rendant une partie de nos terres inhabitables. À l’horizon 2100, nous pouvons simplement le contenir à 50 centimètres dans le meilleur des cas, ou 1 mètre dans les pires prévisions. 

Une projection catastrophe, peu probable mais possible, où la surface glaciaire de nos pôles disparaîtraient plus vite que prévu, amènerait même le niveau de la mer à +1,5 mètre en 2100. À l’horizon 2300, le scénario positif verrait le niveau de la mer monter de 50 centimètres à 3 mètres. Le négatif ? De 2 à 7 mètres, et même jusqu’à… 15 mètres. Voici une carte simulant les hausses du niveau de la mer, pour réaliser qu’un mètre suffit déjà pour rendre la plupart de nos villes côtières invivables. 

Il va falloir s’habituer aux événements climatiques majeurs 

Alors que le Sud de l’Europe et l’Amérique du Nord brûlent, et que l’Europe centrale et la Chine ont récemment subi des inondations catastrophiques où la ville de Zhengzhou a par exemple reçu 86% de ses précipitations annuelles en 24 heures, ce type d’événements climatiques sans précédent va devenir monnaie courante. 

Chacune des quatre dernières décennies a été plus chaude que la précédente et ont toutes été les plus chaudes depuis 1850. Cette augmentation entraîne une intensification des épisodes de canicule et de sécheresse, comme les dômes de chaleur observés en masse cette année pouvant amener des températures entre 45 °C et 50 °C à certains endroits, mais aussi une augmentation des précipitations, et donc des inondations. 

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Pour une augmentation moyenne des températures de 1,5 °C (ce que nous allons observer au cours de la prochaine décennie), les événements climatiques caniculaires apparaissant habituellement une fois tous les 10 ans se produiront à une fréquence 4,1 fois plus haute que la normale, selon le rapport. Pour les températures habituellement vues une fois tous les 50 ans, ce ratio passe à 8,6. 

Idem pour les épisodes de précipitations uniques sur une période de 10 ans, qui seront désormais 1,5 fois plus communs. À 4 °C d’augmentation, les épisodes de chaleur et de précipitations uniques sur 10 ans et 50 seront pratiquement annuels. 

Tout n’est pas perdu 

Comme nous l’avions discuté dans notre enquête sur les leçons à retenir de l’année 2020, la décennie que nous entamons actuellement avec l’année 2021 va être déterminante. Si ce nouveau rapport tire une sonnette d’alarme assourdissante, et que le futur ne se dessine pas exactement comme une partie de plaisir, nous pouvons encore limiter les dégâts engendrés et stabiliser le réchauffement climatique, à défaut de l’empêcher. 

Les actions prises pendant la décennie en cours définiront si nos générations futures auront droit à un avenir sain sur une Terre vivable, ou si nous serons les derniers à être témoins de la beauté et la diversité de notre planète avant que la faune et la flore qui nous entoure soit déstabilisée pour les millénaires à venir. 

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Malheureusement, si nous avons tous notre rôle à jouer, les actions individuelles ne suffiront pas sans une transformation profonde et généralisée de notre société et de notre façon de consommer. Ce rapport doit être un symbole de changement à venir pour nos dirigeants et les multinationales, d’autant plus que la prochaine conférence majeure sur le climat, la COP26, se tiendra à Glasgow du 1er au 12 novembre 2021. 

Le GIEC présentera un second rapport dédié aux solutions pour faire face à cette crise environnementale début 2022. Saurons-nous les écouter ? 

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